Mise sous tension : stratégies pour une gestion efficace de l’énergie

1. Réduire la consommation

« L’énergie la moins chère et la plus verte est celle que l’on ne consomme pas », explique Michael. « La première étape d’une gestion énergétique réussie consiste donc à réduire la demande autant que possible. Pour ce faire, il faut adopter une approche progressive qui commence par une évaluation, à l’échelle de l’entreprise, des besoins énergétiques actuels et du profil de consommation. Comment mesurez-vous, stockez-vous et distribuez-vous actuellement l’énergie ? Existe-t-il des sources d’énergie internes ? Si vous travaillez dans le secteur manufacturier, comment la production est-elle organisée et existe-t-il une manière plus efficace sur le plan énergétique ? Qu’advient-il des surplus d’énergie ou de chaleur résiduelle émanant des processus de fabrication ? Autant de questions qui aident les organisations à identifier la marge d’amélioration. » 

Une fois les opportunités d’amélioration identifiées, il faut les affiner et les évaluer davantage. « Vous devez estimer à la fois les économies d’énergie de chaque initiative et le coût des changements nécessaires. Par exemple, les économies d’énergie d’une pompe à chaleur justifient-elles son investissement ? Sur base de ces informations, vous pouvez hiérarchiser les investissements et identifier les projets les plus faciles à mettre en œuvre.

2. Un approvisionnement énergétique plus intelligent

Quelle que soit la manière qui vous a permis de réduire votre demande totale, vous devrez probablement encore vous procurer une quantité d’énergie importante. « Pour de nombreuses entreprises, ces factures peuvent devenir très complexes », poursuit Michael. « Certaines entreprises, comme les opérateurs de télécommunications ou les détaillants, ont des centaines voire des milliers de points de mesure dans diverses régions et elles doivent payer plusieurs fournisseurs et opérateurs de réseau. Dans de telles situations, obtenir une vision claire de la consommation totale d’énergie peut être un défi majeur. »

Cependant, pour négocier les meilleurs prix de l’énergie, il faut créer un ‘profil de consommation d’énergie’. Michael : « Commencez par analyser les données historiques, identifier les tendances cycliques et annuelles, et prendre en compte tout changement stratégique ou opérationnel prévu. Lorsque vous aurez une vue détaillée de vos besoins énergétiques en termes de volume, de profil, de qualité et d’origine vous pourrez alors préparer vos appels d’offre, négocier les meilleures conditions et établir des contrats. Bien souvent, il existe déjà une analyse de rentabilisation positive pour accélérer la transition des compteurs analogiques vers les compteurs intelligents. »

« Les avantages d’un approvisionnement, d’une couverture et d’une budgétisation efficaces en matière d’énergie sont une réduction du risque de charges imprévues, de frais cachés et de coûts, des prévisions de charge plus éclairées, des sources fiables et un contrôle de vos coûts et types d’énergie. Cela vous permet également de poser des exigences en termes de qualité et de durabilité de l’énergie provenant de sources vertes. »

3. Obligation de déclaration et ESG

Au cours de la dernière décennie, les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont devenus plus importants pour les investisseurs et le grand public. En outre, des organismes de réglementation comme l’UE ont introduit des obligations de déclaration en matière d’empreinte carbone et de consommation d’énergie. « La gestion de l’énergie et l’approvisionnement jouent également un rôle important », signale Michael. 

Selon les principales normes d’entreprise, les émissions de gaz à effet de serre sont désormais classées dans trois catégories : 

• Catégorie 1 : les émissions directes provenant des installations et des véhicules appartenant à l’entreprise
• Catégorie 2 : les émissions indirectes provenant de l’achat d’électricité, de vapeur, de chauffage et de refroidissement
• Catégorie 3 : les émissions indirectes qui se produisent dans la chaîne de valeur mais qui n’appartiennent pas à l’entreprise comme le transport, les déplacements des employés, les voyages d’affaires, etc.

« Les catégories 1 et 2 doivent obligatoirement faire l’objet d’une déclaration, et dans le prochain CSRD, un rapport de la catégorie 3 sera requis. Une gestion rigoureuse de l’énergie permet d’établir une ligne de base et de rendre compte de manière adéquate des actions et des résultats. » 

D’une pierre trois coups

« Evidemment, 2023 est une année difficile » conclut Michael. « Les fournisseurs d’énergie réduisent le risque de leur portefeuille, ce qui entraîne des coûts inattendus, des budgets flous et une complexité accrue. Par conséquent, les entreprises sont obligées d’aborder simultanément la demande énergétique, les coûts et l’approvisionnement, ainsi que les obligations en matière d’ESG et de reporting. Une approche réactive de la gestion de l’énergie ne fonctionnera plus. Pour réussir, elles ont besoin d’un plan clair et du soutien d’experts en la matière. C’est là que delaware entre en jeu. »